mardi 5 avril 2011

Coup de sang !


Parmi la cohorte des coureurs pros du passé, il en est qui attire toute ma sympathie, non par son palmarès (pourtant important) mais plutôt par son caractère bien trempé. Il s'agit de Pierre Brambilla dit "La Brambille". Ce dernier vouait un véritable culte à la bicyclette, certains ont même affirmé qu'il lui est arrivé de céder son lit à l'objet de sa passion. Passion : le mot est faible. Il s'agit d'une relation fusionnelle sur le mode "je t'aime, mon non plus". Ceux qui ont pu rouler à ses côtés disent qu'il parlait à son vélo comme a un être animé. Plein d'égards lorsque tout baignait, il pouvait se mettre à insulter et frapper sa monture en cas de pépin. Ce côté fusionnel est parfaitement incarné dans une anecdote célèbre. Alors qu'une épreuve ne se déroulait pas à son goût, il se saisit de ses bidons, en verse le contenu sur la chaussée et s'écrit : "«si tu veux pas avancer, vieille carcasse, alors, tu ne boiras pas ! ». Néanmoins son plus grand coup de colère reste relatif à son Tour de France 1947. Après l'avoir perdu dans la montagne (Ah, la côte de Bonsecours !), cédant le pas (et le maillot jaune) à Jean Robic (dit "Tête de cuir", dit "Biquet", dit "Trompe-la-mort", un autre coureur passionnant) à son retour chez lui, il enterre tout sa bicyclette dans son jardin ! Si ça c'est pas une passion dévorante ou amour et haine s'entremêlent !

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